Andrea Battistoni conductor

Giancarlo del Monaco stage director

Barbara Staffolani choreographer & assistant stage director

Daniel Bianco set designer

Jesus Ruiz costume designer

Vladi Spigarolo lighting designer

Ulisse Trabacchin chorus master

Press :

https://impiccioneviaggiatore.iteatridellest.com/2025/06/20/torino-andrea-chenier-umberto-giordano-18-e-19-giugno-2025/

https://www.connessiallopera.it/recensioni/2025/torino-teatro-regio-andrea-chenier/

https://www.operateatro.it/it/recensioni-Opere/Superbo-cast-vocale-per-Andrea-Chenier-a-Torino

 

« Andrea Chénier », Teatro Regio de Turin, 18 juin 2025. “Il est difficile de dissocier « Andrea Chénier » du contexte historique et sociopolitique dans lequel Giordano et Illica l’ont profondément enraciné. L’une des principales préoccupations du compositeur et de son librettiste fut en effet de restituer fidèlement le cadre d’époque dans ses moindres détails, à travers notamment des didascalies d’une précision inhabituelle. Dans cette perspective, les tentatives de transposition contemporaine s’avèrent souvent forcées ou peu convaincantes. Ce n’est pourtant pas le cas de la mise en scène signée Giancarlo del Monaco, déjà auteur auparavant de productions plus traditionnelles du chef-d’oeuvre de Giordano. Dans cette nouvelle lecture, il construit une parabole visuelle à forte portée symbolique. Au fil des tableaux, la présence persistante de décombres sur l’avant-scène suggère les ruines – morales et matérielles – que toute révolution laisse derrière elle.

Le premier tableau prend place dans un XVIIIe siècle résolument maniériste, comme pour souligner la décadence imminente d’un Ancien Régime frivole et figé. Mais sa conclusion, avec l’irruption soudaine de soldats contemporains armés de fusils d’assaut, annonce un saut temporel de plus de deux siècles. Le deuxième se déroule sur l’esplanade d’une prison moderne et anonyme ; le buste de Marat gît dans la benne d’un camion militaire, signal clair que l’ère des idéaux a cédé la place à celle de la terreur. Le message est net : toute révolution est une utopie vouée à dériver en dystopie. Une vision pessimiste, discutable certes, mais non dénuée de force évocatrice, notamment dans certaines séquences d’une intensité saisissante – comme le troisième tableau, situé dans une vaste salle d’archives contemporaine, métaphore d’un contrôle bureaucratique omniprésent. C’est là que Maddalena entonne « La maman morta », tandis que Gérard, face à un miroir, se lave compulsivement le visage, comme pour se purifier la conscience. »

« Opéra magazine », septembre 2025, Paolo di Felice